Souvent, les personnes cyclothymiques cachent leurs difficultés au travail, aux amis, au monde. Mais les proches, eux, sont en première ligne face aux variations d'humeur. Et c'est souvent déroutant... et parfois douloureux.
Au début d'une relation, les cyclothymiques sont adorables, charmants, solaires - après tout, l'état amoureux n'est pas très loin de l'hypomanie. Et puis, quand l'euphorie du début retombe, les variations reprennent leur danse... Un moment ils sont adorables, et l'instant d'après ils deviennent insupportables. Ils sont tellement hypersensibles qu'il faut faire attention à tout. Ils sont terriblement déprimés sans qu'on comprenne pourquoi, ils s'enflamment pour des projets qui paraissent fous, ils sont tour à tour anxieux, incisifs, apathiques. Et toujours imprévisibles !
Extrait de Goupil ou face
Mais, hé, pas de panique : tout le monde a son petit truc bizarre ! Vous n'avez peut-être pas de maladie psychiatrique, mais vous avez sûrement des petites manies, un caractère particulier, des fragilités, un tempérament intense... (À moins que vous ne soyez absolument parfait ?)
Vivre avec une personne cyclothymique n'est pas, et ne doit pas être, une relation déséquilibrée entre une personne « normale » et une autre malade - ou encore moins entre un bourreau et sa victime. C'est réussir à construire un équilibre entre deux personnes particulières, en prenant en compte les spécificités de l'un comme de l'autre. C'est pour ça qu'il n'y a pas de marche à suivre, pas de profil idéal. Vous seuls pouvez inventer cette relation unique qui vous rendra heureux !
Stabilisez-vous ensemble. Les spécialistes de santé répètent sans cesse qu'une bonne hygiène de vie est impérative pour stabiliser la bipolarité. Ça ne fait pas de mal non plus aux autres ! Préparez-vous de chouettes petits plats, prenez vos repas ensemble à heures fixes, organisez des sorties qui vous plaisent, soyez raisonnables avec l'alcool... Peu importe ce qu'on a dans le cerveau, avoir un chez soi confortable et apaisant est un bon point de départ pour se confronter au monde.
Ce n'est pas de votre faute ! Même si vous êtes au courant de leurs variations d'humeur, vous êtes souvent tenté de croire que vous y êtes pour quelque chose. Eh bien, non ! Ce n'est pas forcément parce que vous avez fait, ou dit, quelque chose de mal que leur humeur vient brusquement de s'effondrer. Déculpabilisez ! Ce qui est léger pour vous l'est aussi pour eux.
Vous pouvez soutenir, pas sauver. Les cyclothymiques ne sont pas sans ressources : ils sont créatifs, ils rebondissent vite et ils savent s'adapter ! Votre affection et votre soutien seront toujours bienvenus dans les moments difficiles, mais ne vous donnez pas comme mission de sauver vos proches. Vous risqueriez de crouler sous une charge trop lourde... et de les laisser affronter seuls des difficultés auxquels ils ne sont plus préparés.
Ça va passer. Les émotions des cyclothymiques sont aussi intenses que brèves. Ne vous emballez pas s'ils veulent faire un bébé après deux mois de relation, ni s'ils se montrent distants avec vous ! Laissez passer quelques jours et reparlez-en : vous saurez mieux si ces idées venaient vraiment d'eux... ou d'une humeur vagabonde.
Communiquez ! Avec des humeurs qui varient aussi vite, les cyclothymiques sont difficiles à suivre. En plus, ils ressentent parfois des humeurs mixtes (à la fois positives et négatives) qui sont souvent indéchiffrables... Et ça va dans les deux sens : eux aussi peuvent avoir du mal à saisir ce que ressent une personne à l'humeur plus stable. Pour se comprendre, il faut donc se parler : osez vous exprimer, apprenez des mots plus précis, inventez vos propres termes, servez-vous de métaphores. Et pourquoi pas... un renard ?